Archéologie d’un imaginaire – Un peintre : Alain Plouvier
La peinture d'Alain Plouvier a ceci de paradoxal qu'elle s'offre d'abord au regard, spontanée, sans ambiguïté, dans une magistrale et profuse évidence, partition riche de couleurs, de lignes et de formes, en même temps que dans ses retraits de silence elle nous parle à voix secrète, comme une rumeur initiale dont il faut approcher l'oreille. Voix obscure qui, obstinément, nous questionne, mais sans brutalité, comme affranchie d'angoisse, sur notre condition liée à l'impermanence de toute chose et notre relation aux signes que défient le Temps pour nous perpétuer dans la durée du monde. Signes qui s'y enfoncent, vibrant d'une énergie première, comme les racines d'un sens universel auquel nous aspirons. L'écriture poétique de Michel Diaz accompagne ces œuvres avec lesquelles, se faisant réceptacle des confidences, elle entre en fraternelle résonance, nous ouvrant par là même des pistes d'interprétation qui n'en épuisent pas le sens mais en éclairent les arcanes et nous permettent de plonger au cœur des ressorts mystérieux de la création.